1. En bref
Nous avons passé 5 semaines au Brésil. Nous devions initialement y rester 1 semaine de plus mais le coût de la vie -élevé- nous a forcé à abréger notre séjour pour ne pas exploser le budget. Nous avons néanmoins vécu à fond ces 5 semaines, en se faisant plaisir : 2 treks de plusieurs jours et de (trop) nombreux déplacements.Nous nous sommes concentrés sur 4 zones :
- Rio de Janeiro
- La côte Nordbentre Fortaleza et Sao Luis
- La province de Bahia
- La province du Minas Gerais
L'itinéraire détaillé est visible ici .
2. Notre ressenti
Le Brésil est un pays atypique. Par sa taille déjà. On nous avait dit que ce serait grand et bien sûr on avait ouvert une carte du continent. Mais on s'en est vraiment rendu compte en se déplaçant. D'autant que les bus sont lents, ce qui ne raccourcit pas les distances.Atypique par toutes les facettes de ses parcs naturels grandioses. Désert de dunes, jungle tropicale, plages immaculées... Nous avons eu plusieurs fois le souffle coupé !
Enfin, atypique par son histoire. Celle d'un pays découvert à la fin du 15ème siècle par la couronne portugaise, délaissé ensuite pendant presque 2 siècles car hâtivement jugé "peu intéressant" à l'inverse d'autres terres découvertes à l'époque (pas d'épice, ni de soie, ou de minerai...), et sur lequel ont déferlé ensuite plusieurs folies : la monoculture de la canne à sucre, puis du caoutchouc puis du café, sans oublier les ruées vers l'or et les diamants. Tout cela largement soutenu par la main d'oeuvre non rémunérée que représentaient les 3 à 5 millions d'esclaves importés d'Afrique pendant près de 3 siècles et dont l'héritage est central dans la culture brésilienne. Cette histoire, riche et méconnue, nous l'avons découverte là-bas. Nous avons suivi ses traces dans les terres que nous avons explorées. L'histoire du Brésil, c'est une alternance d'âges d'or et de coup de théatre ou de drames économicopolitques, une histoire dont nous nous sommes régalés, avec comme viatique l'excellent Dictionnaire amoureux du Brésil de Gilles Lapouge.
Enfin, les clichés ont aussi une part de vrai : le Brésil est un pays qui danse, avec de la musique dans la rue, l'impression que tous les brésiliens se connaissent tellement ils se parlent facilement dans la rue. Un pays coloré, avec ses plantes tropicales multicolores, ses étals de fruits incroyables et inconnus pour nous. Pour en citer un : le cajou, qui est le fruit couplé à la noix de cajou. Sans parler de la caipirinha, qui se décline avec tous les fruits.
Si le Brésil nous a enchanté, il nous a aussi fatigué ! Vivre 5 semaines en étant sur ses gardes en permanence, ça use un peu. S'il ne nous est rien arrivé, l'insécurité est très palpable. Des patrouilles de police étaient présentes tous les 100 mètres dans les villes, grandes et moyennes, que nous avons visitées. Nous avons assisté à 3 reprises à des courses poursuites ou arrestations très musclées. Et difficile de sortir des sentiers battus sans se faire conseiller par un brésilien de regagner la terrasse de notre hotel (cf article sur Salvador de Bahia).
Aussi, nous pensions communiquer avec notre espagnol et quelques bases de portugais acquises sur Duolingo. Mais non ! Les brésiliens rencontrés parlant espagnol ou anglais se comptent sur les doigts de 2 mains. Seul le portugais est de mise. Y compris dans les aéroports quand vous voulez acheter un billet d'avion, et dans 90% des auberges où nous avons séjourné. Cela nous a bien frustré. Du coup, on reste spectateur : difficile de prendre part aux discussions enjouées qui naissent ici et là en attendant un bus ou à la terrasse d'un café, de négocier ou même de contester quand vous vous faites rouler...
Si la nature est grandiose, aucune ville visitée n'a suscité de coup de coeur. Pas même Rio... Son emplacement au pied des collines et autour de la baie de Guanabara est incroyable. Mais la ville en soit est assez chaotique. Trop de voitures (par exemple, la rue à 10 voies longeant Copacabana et Ipanema donne l'impression sonore d'être au bord de l'A86 quand vous êtes sur votre serviette), des constructions sans harmonie, une architecture sans charme (peu de quartier historique, si ce n'est à Salvador de Bahia, mais là on est presque à DisneyLand)... Il ne fait pas bon y vivre pour les piétons. Seule la ville de Lençois dans l'état de Bahia nous a semblé agréable.
Et comment parler du Brésil sans parler des inégalités ? C'est dans les grandes villes qu'elles nous ont le plus frappées, avec des quartiers très occidentaux avec de magnifique musées quelques rues plus loin des favelas avec des cases en briques s'empilant les unes sur les autres. Les quelques Paulistas (habitants de Sao Paulo) rencontrés se repéraient de loin : ils étaient tous bilingues avec un train de vie confortable.
Enfin, le Brésil est le pays des apparences. Un cliché aussi, on le concède, mais vrai. Les hommes vont au club de gym pour faire de la gonflette, et les filles se font refaire poitrine et/ou fesses. Tout cela dans le but d'inonder les internets de selfies qu'ils prennent à tour de bras (musclés).
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