Nous arrivons en avion à Bogota après 6 heures d'attente à l'aéroport de
San Andrés. L'avion de Viva Colombia avait 5 heures de retard, ce que le
personnel au sol s'était bien gardé de nous dire lors de l'enregistrement.
Heureusement, pour nous faire patienter, la compagnie nous a offert le repas,
composé d'un succulent poulet broaster et d'un soda chimico-chimique à la
cerise.
Nous sautons dans un taxi pour rejoindre notre hôtel, la casa Paulina,
un peu au sud du quartier de Chapinero, vers la calle 63. Ce quartier est réputé
pour être un quartier alternatif, assez vivant et plus sûr que le centre
historique de la Candelaria, dont on nous avait dit qu’il se transformait en
véritable coupe-gorge une fois la nuit tombée. L’arrivée à l’hôtel est assez
décevante. Celui-ci est miteux, le personnel moyennement agréable, la literie
et le mobilier plus que vieillots. Un rapide tour dans le quartier nous indique
que celui-ci est plus que glauque. Nous peinons à trouver un endroit où dîner
et finissons par faire des courses au supermarché d’à côté. La casa Paulina est
équipée de plusieurs cuisines en revanche, les propriétaires ont manifestement
oublié d’y mettre un espace pour manger. Logique. Nous prenons le premier repas
(tout comme les suivants) dans notre petite chambre sur une minuscule table. Le
retour à la réalité post-Providencia est un peu brutal.
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Repas dans la studette |
La fièvre de l’or
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Petite amulette en or |
Le lendemain, grosse journée pour les Despacitos. Nous décidons de
découvrir le centre historique de Bogota. Nous commençons par une visite guidée
du musée de l’or. Ce musée renferme la plus grosse collection de bijoux en or
précolombiens. C’est assez spécifique comme catégorie, mais il faut bien qu’il
soit premier quelque part. Sa visite nous permet d’en apprendre un peu plus sur
les Muiscas, le peuple qui vivait dans la région à l’arrivée des Espagnols. Ce
peuple avait pour tradition d’enterrer ses chefs dans le lac de XXX et d’y
jeter avec des objets en or. Ils considéraient l’or comme des fragments du
Soleil tombés sur Terre. Les jeter dans ce lac était pour eux une façon de
rendre ces fragments à la Terre, de compléter le cycle. Lorsque les Conquistadors
arrivèrent en Colombie, ils étaient à la recherche du mythique Eldorado. Selon
la légende il y avait quelque part sur le continent une cité indigène
intégralement faite d’or. Leurs recherches restaient vaines et les pertes
humaines se multipliaient aussi, quand ils arrivèrent dans la région et
entendirent parler de la coutume des Muiscas et de leur lac rempli d’or, ils décidèrent
de s’arrêter la et fondèrent Bogota. Pour récupérer les objets jetés dans le
lac, ils l’asséchèrent en partie. Les quelques 13000 objets du musée
proviennent dans leur intégralité de ce fameux lac et ne représenteraient que
2% du trésor initial.
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Figurine de chaman mastiquant de la coca |
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Un radeau en or |
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Coquillages dorés |
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Petits nécessaires en or pour s'envoyer des substances hallucinogènes dans le pif |
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Double paille pour le nasale |
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Pause café devant le musée de l'or |
Artisanat-mania
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Chez Doriz Ortiz |
Dimanche, nous partons enfin à la recherche d'artisanat. Charlotte est
ravie. Nous avons repéré un marché aux puces dans le quartier de nord d’Usaquen.
Ce quartier à une allure de petit village. Il est très agréable de s’y balader
et nous ne sommes clairement pas les seuls. En revanche l’artisanat est assez
décevant. Mis à part les traditionnels sacs colombiens, les ponchos et quelques
hamacs pas incroyables, nous ne trouvons rien de ce que nous cherchions. Nous
qui rêvions de faire le plein de tissus andins et de hamacs colorés, c’est
raté ! Nous dégustons quelques empanadas argentines pour nous consoler et
décidons de poursuivre notre quête dans le centre ville.
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La grande place d'Usaquen |
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Les puces d'Usaquen |
Nous y faisons le tour des boutiques d’artisanats et autres échoppes de
souvenirs mais c’est à nouveau décevant. Toutes proposent les mêmes articles,
arrangés différemment dans les rayons. Nous rentrons bredouilles à l’auberge.
Comme il nous reste encore quelques jours en Colombie, nous envisageons même de
faire un rapide aller-retour vers Quito pour retourner au magnifique marché
d’Otavalo et assouvir notre besoin de shopping. Malheureusement, les prix des
billets d’avion nous dissuadent rapidement.
Lundi, changement d'hôtel. Nous quittons notre studette de la vieille
casa Paulina pour un hostel bien plus moderne et convivial. Nous mettons à
profit le reste de la journée pour glander intensément, repérer de nouvelles
boutiques d’artisanat et découvrir notre nouveau quartier. Nous sommes à une
vingtaine de rue au nord du premier hôtel, au niveau de la calle 80. Le
quartier n’a plus rien à voir. Fini la zone industrielle désaffectée. Nous
découvrons enfin la partie sympa de Bogota, entre gigantesques centres commerciaux
et bars/restaurants branchés. Nous faisons quelques boutiques mais la plupart
sont fermées à cause du jour férié.
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Une ruelle colorée |
La chasse aux émeraudes
Nous terminons la journée au Emerald Trade Center, le grand marché
d’émeraudes de Bogota, à admirer quelques cailloux avec l’idée, peut-être, d’en
acheter un. Les vendeurs nous prennent probablement pour de vieux pouilleux et
ne nous proposent que des pierres moches et transparentes à 10$. Ils n’écoutent
pas ce que nous leur disons et continuent de nous en proposer qui ne
correspondent pas à ce que nous cherchons : une émeraude bien verte, bien
chère. C’est quand même drôle de les voir s’affairer à nous sortir tous les
cailloux de leurs collections, dans un parfait dialogue de sourd :
-
« Nous cherchons une émeraude ovale, ou
ronde.
-
Que pensez-vous de cette pierre
rectangulaire ? »
Si vous êtes formateur en technique de vente, filez au Emerald Trade
center. Il y a du boulot.
Pour profiter de notre dernière soirée, nous décidons de sortir (whahou
folie !!). Nous prenons quelques tacos dans un sympathique restaurant
mexicain puis nous allons prendre un verre au bar Andres DC. Ce
bar/restaurant/grill est une institution à Bogota. Sur 4 étages, vous êtes
plongé dans une ambiance assez unique. Un mélange de vintage et de kitsch
mexicanisant. Comme on est mardi soir, il n’y a pas foule et l’armée de
serveurs semble assez désoeuvrée. Cela ne les empêche pas de mettre 20 minutes
à nous servir 2 cocktails, hors de prix et pas terribles. La serveuse nous demande
même de payer avant de nous servir. Pour un bar soi-disant classe, on
repassera. Les prix indiqués sur la carte n’incluent ni la TVA ni le service.
La douille. On décide de ne pas payer le service. La serveuse tire la gueule
(et très probablement crache en douce dans nos verres ;)). Cerise sur le
gâteau, une espèce de serveur/happiness manager vient nous voir en nous
demandant si tout va bien. Bof. Pas terrible. On tire un peu la tronche, on lui
explique et le mec ne sait plus où se mettre. Les cocktails finissent par
arriver et la soirée peut finalement décoller. On se gausse à les regarder
s’affairer à ne rien faire : passer et repasser la balayette, vérifier le
niveau de happiness de chacun des clients, ajuster la place des chaises autour
des tables vides… Une soirée bien absurde !
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Le bar d'Andres DC |
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Ambiance tamisée |
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Ça part enfin pour nous ! |
Le lendemain, réveil avec un bon gros mal de crâne alors que nous
n’avons quasiment rien bu. Merci Andres DC pour ton alcool frelaté ! La
cervelle un peu embrûmée, nous réalisons tout juste que c’est le dernier jour
du voyage. Avant de mettre un terme à ces 178 jours de périple, il nous reste
une chose à faire : acheter une émeraude. Nous ne savons pas encore trop
ce que nous en ferons mais ça sera un beau souvenir du voyage. Nous retournons
donc au Emerald Trade Center pour revoir des pierres. La recherche est
laborieuse. Comme chaque pierre est différente, nous devons être patient avant
de trouver le caillou de nos rêves. D’autant plus que les vendeurs n’écoutent
pas vraiment ce que nous leur disons et continuent de nous déballer leurs
collections de breloques. Finalement, deux pierres, de deux boutiques
différentes retiennent notre attention. Le choix est difficile. Les deux nous
plaisent mais les prix vont du simple au double et bien évidemment la plus
belle est également la plus chère. Après moult hésitations, c’est cette dernière
que nous finissons pas acheter. Alex la gardera cachée dans sa banane-cache-sexe
les 24 prochaines heures, afin de ne pas la perdre.
Après avoir donc dépensé un salaire colombien, nous retournons en bus à
l’auberge pour une collation. Nous profitons du temps qu’il nous reste pour
faire une dégustation de café dans un coffee shop nous loin de là, et en
acheter quelques paquets. Nous sautons
en suite dans un Uber direction l'aéroport. Nous passons nos derniers instants
colombiens en compagnie de Hector, jeune étudiant en école commerce, qui
conduit des passagers dans tout Bogota à bord de sa Renault Logan pour financer
ses études.
Au comptoir Air-France, l’enregistrement semble compliqué. La compagnie
a manifestement fait du surbooking et propose aux passagers des compensations
financières pour ne pas embarquer. Nous refusons. Nous n'avons pas le courage
de passer une nuit de plus ici. Un groupe de senior ne s’étant pas enregistré
en ligne se voit gentiment forcé de passer 2 nuits de plus à Bogota. En
embarquant, nous ne comprenons pas trop la raison de ce surbooking. Au moins 30
places à coté de nous sont libres. Tant mieux, cela nous permet d'avoir 2
sièges chacun et de dormir à peu près convenablement dans l'avion. On se dit
qu’il y a probablement 3 tonnes de bananes colombiennes en soute.
Arrivés à Roissy, nous sommes un peu saisis par le froid et la
grisaille. Nous ne réalisons pas totalement que le voyage s'achève maintenant ni
que nous sommes de retour en France. Pour l’instant nous sommes heureux d’être rentrer.
Les petits désagréments du voyage qui commencent à peser et l’absence de coup
de cœur pour Bogota y sont sans doute pour quelque chose. Alors que nous
attendons nos bagages, encore groggy de la nuit et pleins d’émotions, nos yeux
se posent sur le panneau suivant :
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Welcome to France |
Pas de doute, nous sommes à la maison.
Bons plans 👌👌👌
- Se loger à Bogota dans la Zona Rosa. Bogota comporte beaucoup de
quartiers pas franchement beaux voir un peu craignos. Nous recommandons aux
voyageurs de ne pas loger dans le quartier historique de la Candelaria. S’il
est assez sympa le jour, il n’est apparemment pas possible d’y sortir la nuit.
Plusieurs voyageurs que nous avons rencontrés nous l’ont confirmé. Nous
recommandons le quartier de zona Rosa situé entre les carreras 7 et ?? et
entre les calles 70 et 90 ? . C’est un peu éloigné du centre où se
concentrent les principales attractions touristiques mais cela permet de ne pas
rester terré dans l’hôtel une fois la nuit tombée. On peut rejoindre très
facilement le centre en empruntant le transMilenio (métro-bus) qui coûte 2300
COP (0,6 euro) le trajet.
- Musée de l’or. Visite guidée gratuite tous les jours à 11h. En anglais
et en espagnol. L’entrée du musée est un 5000 COP, soit un bon euro et demi.
- Bar/Café/Restaurant Selina. Situé dans le quartier de
Candelaria, à quelques mètres d’un restaurant indiqué dans le Lonely Planet (et
donc bondé), ce charmant endroit sert de délicieux sandwichs et salades à des
prix très raisonnables (moins de 15000 COP le plat).
- Restaurant Mad thai (ou Mai Thai) dans Zona Rosa. Un bon Wok
et une limonade maison pour 13 000COP le midi.
Mauvais plans 👎👎👎
- Les boutiques d’artisanat. On vous recommande de faire vos
emplettes à Carthagène où il y a plus de choix, avec des articles de bonne
qualité et à un bon prix.
- Restaurant Andres DC. Présenté comme une institution à
Bogota, ce gigantesque restaurant est une immense arnaque. Si la déco vaut le
détour, les prix sont exorbitants. Les cocktails oscillent entre 30 000 et 50
000 COP (soient 10-15 euros) et ne sont vraiment pas terribles : fruits
pas mûre, alcool cheap mais les verres sont jolies. Les prix sont indiqués sans
les taxes (rajouter 15%) ni le service (encore 10%). Le staff bien trop
nombreux (on se croirait dans une boutique Abercrombie) est moyennement
agréable et peu compétent.
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